Depuis la ressource jusqu'au robinet des consommateurs, l'eau est prélevée, traitée puis acheminée. De nombreux moyens humains et matériels se révèlent être indispensables pour collecter et distribuer une eau de qualité. L'ensemble de ces services a un coût qui varie en fonction du contexte local.
Combien coûte l'eau du robinet ? Que représente le coût du service de l'eau potable ? Qui fixe la tarification ? Vous retrouvez tous les éléments de réponse dans la vidéo que nous vous proposons ci-après :
Que recouvre le prix de l'eau?
Le prix de l’eau se décompose en trois parties (Données ONEMA 2014 - résultats édités en mai 2017) :
- La production et la distribution de l'eau potable, 39% de la facture : coût des opérations lié à l’approvisionnement en eau - soit le captage de l’eau, sa "potabilisation", son acheminement et son contrôle - auquel s’ajoutent les coûts liés à l'amortissement financier, au fonctionnement des ouvrages, à l'entretien des réseaux d’eau et à la gestion du client ;
- La collecte et le traitement des eaux usées pour la protection de l’environnement, 38% de la facture ;
- Les taxes et redevances versées aux différents organismes publics, 23% de la facture : organismes divers tels que les agences - ou offices - de l'eau et les Voies Navigables de France (VNF) ainsi qu’à l'Etat, à travers la TVA.
Pour les services de distribution de l’eau potable et d’assainissement, la facture d’eau comprend une part fixe qui correspond à l'abonnement au service de l’eau et une part variable définie en fonction de la consommation en volume d’eau de l’abonné.
Quels facteurs permettent d'établir le prix de l'eau?
Si l’eau en tant que ressource issue du milieu naturel n’a pas de prix, le service de l’eau et/ ou de l’assainissement, lui, a un coût. Plusieurs facteurs sont pris en compte pour établir le prix de l’eau, qui varie ainsi selon le contexte local :
- la qualité de la ressource : plus l’eau brute est polluée ou difficile à extraire, plus le traitement requis pour la traiter et la rendre potable est lourd et donc coûteux ;
- la disponibilité et l'origine de la ressource en eau : les coûts d’acheminement de l’eau augmentent avec l’éloignement du lieu de prélèvement et/ou de traitement par rapport à la commune. C’est pourquoi le prix de l’eau en zone rurale est plus élevé que le prix de l’eau dans les grandes villes ;
- les caractéristiques du réseau : sa longueur et ses multiples ramifications peuvent être la cause de difficultés d’approvisionnement ;
- les investissements réalisés pour entretenir, moderniser, développer et concevoir des infrastructures tels que les réseaux de distribution d’eau, les réservoirs ou encore les stations d’épuration ;
- Le niveau de qualité de service proposé au consommateur : information et assistance téléphonique apportées aux abonnés, gestion de la facturation (modalités de paiement, etc.).
Aujourd’hui, on recense en France près de 15 000 prix du service de l’eau, pour 36 000 communes. Le prix du service de l’eau dans chaque commune est donc spécifique.
"Contrairement à d'autres utilités telles que l'électricité, l'eau est un produit hyperlocal, qui est fonction de la qualité de la ressource, du traitement, des réseaux, de la densité de population... Que ce soit sur le prix ou la qualité d'un service, les indicateurs sont vraiment locaux."
Frédéric Van Heems, Directeur général de Veolia Eau France
Qui fixe le prix de l'eau en France?
Aujourd’hui, en France, c’est la commune qui fixe le prix de l’eau par délibération des élus au conseil municipal, en intégrant les variations liées aux différents facteurs du contexte local.
Quant aux redevances, ce sont des impôts encadrés par le législateur et votés par les comités de bassin.
Comparaison à l'échelle européenne
Les ménages français consacrent à l'eau du robinet en moyenne 0,8% de leur budget, soit bien moins que pour les télécommunications (2,1%) ou l'électricité (4,4%). Aussi, l'eau est un des services publics les moins chers et où la France connait une stabilité de ses tarifs, malgré des exigences de qualité qui ne cessent de croître.
Si l'on procède à une comparaison internationale, on constate selon le 11ème baromètre NUS Consulting de 2017, que le prix moyen des services d'eau et d'assainissement dans les grandes villes françaises en 2017 est de 3,56€/m3 TTC (soit 0,36 centimes d’euros par litre), contre 4,01€ pour la moyenne de l’échantillon européen. La France se classe donc au 4ème rang des pays les moins chers avec des prix inférieurs de 11% en moyenne aux prix établis dans la plupart des pays européens.
Par ailleurs, selon le Rapport de synthèse de la Commission Européenne sur la qualité de l'eau potable dans l'Union européenne de 2016, les Français bénéficient également d’une qualité de service optimale par rapport à la majorité de leurs voisins européens, avec un taux de conformité microbiologique de l’eau au robinet excellent, là où l’Italie et l’Espagne - les moins chers - sont à la traîne en matière de qualité.